dimanche 20 décembre 2009

L'insignifiance se répand

Le dimanche 20 décembre 2009

L'insignifiance se répand et, si nous ne disons rien, nous nous retrouverons bientôt avec un *pays* que nous ne reconnaîtrons plus.

Depuis quand Joyeux Noël est-il devenu tabou?  Depuis quand organise-t-on une fête en l'honneur de quelqu'un, pour omettre de prononcer son nom ou de révéler à tous ses amis et à tous ses êtres chers le nom de l'être dont c'est la fête et auquel nous souhaitons faire plaisir?

Bien entendu, il est plus facile, pour des concessionnaires automobiles, de faire avaler une publicité selon laquelle c'est une bonne idée d'offrir, pour Noël, une voiture neuve, si l'on parle de *temps des Fêtes* que si l'on parle de Noël.  

Nos grands-parents et, pour plusieurs, nos parents, se trouvaient bien chanceux quand ils trouvaient, dans leur bas de Noël, une belle grosse orange enveloppée de papier de soie, et quand il y avait pour eux, sous le sapin de Noël, un cadeau; même quand c'était un manteau neuf dont ils avaient besoin, ou une nouvelle paire de bottes; même quand c'était un livre qu'ils avaient très hâte d'ouvrir et de lire, quelques pages à la fois, pour faire durer le plus longtemps possible le simple bonheur humain d'une belle lecture.

Si cinquante d'entre nous partions, demain, nous établir en l'un ou l'autre pays étranger, où le christianisme n'est pas la religion dominante, nous n'aurions pas passé une semaine en ce nouveau pays que l'un de nos nouveaux voisins nous aurait déjà mis au fait des règles, us et coutumes, avec force recommandations quant à ce qu'il convient, ou ne convient pas, de faire pour se faire accepter par nos nouveaux concitoyens.

Nos dirigeants sont des lavettes.  Ils oublient que peu après la conquête par les Anglais, cf. bataille des Plaines d'Abraham, les Anglais, qui n'avaient aucune espèce de considération pour nos ancêtres, humbles habitants peu instruits qui ne parlaient pas un mot d'anglais, nous ont dit très clairement:  Si vous voulez des églises, bâtissez-vous-en; si vous voulez des écoles françaises, bâtissez-vous-en; si vous voulez des hôpitaux français, bâtissez-vous-en.  Il était évidemment sous-entendu *faites-le à vos frais*.

C'est exactement ce qu'ont fait nos ancêtres, qui ont bravement relevé leurs manches et mis en commun tout ce qu'ils possédaient, jusqu'à ce qu'ils aient réussi à se donner, et des églises, et des écoles, et des hôpitaux, et des universités.  Et c'est tout ce travail, trop aisément oublié, aujourd'hui, qui nous a donné des institutions bien à nous.

Notre héritage culturel inclut la foi, et sans cette même foi, nos ancêtres n'auraient jamais eu le courage de résister à l'arrogance anglaise pour établir des institutions qui nous appartiendraient en propre.  

Nos ancêtres savaient ce que c'était que des *fêtes*, contrairement à un nombre croissant de petits robots politico-corrects qui pensent que l'hospitalité se résume à accueillir un invité avec ces mots:  my way or the highway.  Si nos ancêtres avaient pratiqué si chaleureuse hospitalité, ils n'auraient jamais rien bâti, car ils se seraient, chacun, isolé dans sa petite tour d'ivoire, enfin, dans chacun sa petite cabane en bois rond, retiré bien au chaud dans son cocon, loin de tout contact humain.  Leur table accusait certainement un très haut pourcentage de gras trans, mais ils le brûlaient, leur gras trans, en travaillant dur, souvent à l'extérieur, six jours par semaine; de sorte que leur vie, si elle était plus courte, était quand même assez heureuse.

Je ne ressens absolument rien quand j'entends quelque société commerciale proposer aux consommateurs de se laisser soulager de milliers de dollars, voire de dizaines de milliers de dollars, pour offrir le cadeau *parfait*, pour terminer le message publicitaire en question sur les mots *joyeuses fêtes*.  Il n'y a là que de l'appât du gain, qu'une soif effrénée de profits, rien de plus.

Il n'y a rien de mal à souhaiter Joyeux Noël à tout le monde, même à des gens dont nous ne savons pas s'ils fêtent Noël, ou non.  Quel être humain serait offusqué de recevoir une bénédiction, si elle est offerte de bon cœur et avec le sourire?  Quel être humain se déclarerait froissé de se voir offrir un souhait formulé de bon cœur, en toute innocence?  Si j'avais un condo quelque part au Maroc, ou bien en Inde, ou bien à ...  Bagdad, s'il y reste quelques condos, devrais-je crier au meurtre parce qu'un citoyen *de souche* de chez-eux me souhaite joyeux anniversaire de naissance de celui qu'il vénère comme son Dieu?  

Alors quoi d'anormal à dire que Noël est l'anniversaire de naissance de Jésus?  Peu importe qu'Il soit né un 25 décembre, ou un 24 1/2 ou un 26, Lui aussi a droit à Sa fête, une fois l'an, et comme il a été décidé que le 25 décembre était à peu près exact, comme date, c'est le 25 décembre qu'on Le fête.  Mais on ne Le nommera pas?  Imaginez ce que ça vous ferait, à votre fête, si tout autour de la table, au moment de vous chanter bon anniversaire, les gens disaient *bonne fête à toi*, au lieu de dire votre nom?  Cela vous ferait-il chaud au cœur?

Si quelqu'un est prêt à se prosterner devant une voiture neuve, peu importe la marque, le modèle, l'année ou le prix, plutôt que de se prosterner devant Celui qui demeure, aujourd'hui plus que jamais, l'exemple par excellence, pour nous inspirer, alors je lui souhaite Joyeux Noël, ainsi que Bonne et heureuse année, la sagesse et le paradis à la fin de ses jours, ce que sa voiture, si belle qu'elle soit, ne pourra jamais lui procurer.

Joyeux Noël 2009!

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