samedi 22 mars 2008

Samedi Saint, 22 mars 2008

Source: ZENIT.org, avec remerciements Méditation -------------------------------------- Mais Jésus est-il vraiment ressuscité ? Le P. Cantalamessa commente l’Évangile du Dimanche de Pâques ROME, Vendredi 21 mars 2008 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le commentaire de l'Évangile du dimanche 23 mars, Dimanche de Pâques, proposé par le père Raniero Cantalamessa, OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale. Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 1-9 Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit: «On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis.» Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il voit que le linceul est resté là; cependant il n'entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts. © Copyright AELF - Paris - 1980 - 2006 tous droits réservés Dimanche de Pâques Il est ressuscité! L'ange dit aux femmes qui s'étaient rendues au sépulcre, le matin de Pâques: «N'ayez pas peur! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié? Il est ressuscité». Mais Jésus est-il vraiment ressuscité? Quelles garanties avons-nous qu'il s'agit d'un fait qui s'est réellement produit et non d'une invention ou d'une suggestion? Saint Paul, écrivant pas plus de vingt-cinq ans après les faits, dresse la liste des personnes qui l'ont vu après sa résurrection, la plupart étant encore en vie (1 Co 15, 8). De quel fait de l'antiquité avons-nous des témoignages aussi forts que de celui-ci? Mais il y a également une observation générale qui peut nous convaincre de la véracité de ce fait. Au moment de la mort de Jésus, les disciples se sont dispersés; son cas est clos: «Nous espérions que c'était lui ...», disent les disciples d'Emmaüs. De toute évidence, ils ont cessé d'espérer en lui. Et tout à coup, nous retrouvons ces mêmes hommes proclamer de manière unanime que Jésus est vivant et affronter, par suite de ce témoignage, des procès, des persécutions et, enfin, l'un après l'autre, le martyre et la mort. Qu'est-ce qui a pu déterminer un changement si radical, si ce n'est la certitude qu'il était vraiment ressuscité? Ils n'ont pu se tromper, car ils ont parlé et mangé avec lui après sa résurrection; et c'étaient des hommes concrets, pas faciles à exalter. Eux-mêmes, au début, doutent et refusent de croire. Ils ne peuvent non plus avoir voulu tromper les autres car, si Jésus n'était pas ressuscité, les premiers à être trahis et à y laisser la vie, c'étaient précisément eux. Sans le fait de la résurrection, la naissance du christianisme et de l'Église devient un mystère encore plus difficile à expliquer que la résurrection elle-même. Ce sont quelques arguments historiques, objectifs, mais la preuve la plus grande que le Christ est ressuscité est qu'il est vivant! Vivant, non parce que nous le gardons en vie en parlant de lui, mais parce que lui nous garde en vie, nous transmet le sentiment de sa présence, nous fait espérer. «Celui qui croit au Christ le touche», disait saint Augustin; et les croyants authentiques savent que cette affirmation est vraie. Ceux qui ne croient pas à la réalité de la résurrection ont toujours émis l'hypothèse que la résurrection aurait été un phénomène d'autosuggestion; les apôtres ont cru voir. Mais si cela était vrai, ce serait en définitive un miracle aussi grand que celui que l'on veut éviter de reconnaître. Cela suppose en effet que des personnes différentes, en des situations et des lieux différents, aient toutes eu la même hallucination. Ceux qui reçoivent des visions imaginaires sont en général ceux qui les attendent et les désirent intensément mais, après les événements du Vendredi Saint, les apôtres n'attendaient plus rien. La résurrection du Christ est, pour l'univers spirituel, ce que fut, selon une théorie moderne, le Big-bang initial, pour l'univers physique: une explosion d'énergie d'une force inouïe, capable d'imprimer le mouvement d'expansion qui dure encore aujourd'hui, plusieurs milliards d'années plus tard. Si l'on enlève à l'Église la foi dans la résurrection, tout s'arrête et s'éteint, comme lors d'une panne d'électricité dans une maison. Saint Paul écrit: «Si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé» (Rm 10, 9). «La foi des chrétiens est la résurrection du Christ», disait saint Augustin. Tous croient que Jésus est mort, même les païens et les agnostiques le croient. Mais seuls les chrétiens croient qu'il est également ressuscité et l'on n'est pas chrétien si on ne le croit pas. En le ressuscitant des morts, c'est comme si Dieu donnait son aval à l'œuvre du Christ, comme s'il y imprimait son sceau. «Dieu a offert à tous une garantie en le ressuscitant des morts» (cf. Ac 17, 31). Lien Internet: http://www.zenit.org/article-17579?l=french

vendredi 21 mars 2008

Jour sacré


La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Jean

J'ai suivi l'ordre des pistes, sur le disque de JPC où cette pièce, mise en musique par JPC, peut être écoutée et méditée intégralement. Si l'on est dans l'épreuve, ce récit console; si l'on est dans la félicité, il aide à demeurer reconnaissant.

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La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Jean
L. Après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus y avait souvent réuni ses disciples. Judas prit donc avec lui un détachement de soldats, et des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.

Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit:
- Qui cherchez-vous?
L. Ils lui répondirent:
F. Jésus le Nazaréen.
L. Il leur dit:
- C’est moi.
L. Judas, qui le livrait, était au milieu d’eux. Quand Jésus leur répondit: «C’est moi». Ils reculèrent et ils tombèrent par terre. Il leur demanda de nouveau:
- Qui cherchez-vous?
L. Ils dirent:
F. Jésus le Nazaréen.
L. Jésus répondit:
- Je vous l’ai dit: c’est moi.
Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir.
L. (Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite:
«Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés.»)
Alors Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira du fourreau; il frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus.
Jésus dit à Pierre:
- Remets ton épée au fourreau. Est-ce que je vais refuser la coupe que le Père m’a donnée à boire?
L. Alors les soldats, le commandant et les gardes juifs se saisissent de Jésus et l’enchaînent.

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Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne, beau-père de Caïphe, le grand prêtre de cette année-là. (C’est Caïphe qui avait donné aux Juifs cet avis: Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour tout le peuple.

Simon-Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand prêtre, mais Pierre était resté dehors, près de la porte. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la jeune servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. La servante dit alors à Pierre:
A. N’es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme-là?
L. Il répondit:
D. Non, je n’en suis pas!
L. Les serviteurs et les gardes étaient là; comme il faisait froid, ils avaient allumé un feu pour se réchauffer. Pierre était avec eux, et se chauffait lui aussi.

[10]
Or, le grand prêtre questionnait Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.
Jésus lui répondit:
- J’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi me questionnes-tu? Ce que j’ai dit, demande-le à ceux qui sont venus m’entendre. Eux savent ce que j’ai dit.
L. À cette réponse, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant:
A. C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre!
L. Jésus lui répliqua:
- Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal; mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?

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L. Anne l’envoya, toujours enchaîné, au grand prêtre Caïphe.

Simon-Pierre était donc en train de se chauffer; on lui dit:
A. N’es-tu pas un de ses disciples, toi aussi?
L. Il répondit:
D. Non, je n’en suis pas!
L. Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista:
A. Est-ce que je ne t’ai pas vu moi-même dans le jardin avec lui?
L. Encore une fois, Pierre nia. À l’instant, le coq chanta.

Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au palais du gouverneur. C’était le matin. Les Juifs n’entrèrent pas eux-mêmes dans le palais, car ils voulaient éviter une souillure qui les aurait empêchés de manger l’agneau pascal. Pilate vint au dehors pour leur parler:
A. Quelle accusation portez-vous contre cet homme?
L. Ils lui répondirent:
F. S’il ne s’agissait pas d’un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré.
L. Pilate leur dit:
A. Reprenez-le, et vous le jugerez vous-mêmes suivant votre loi.
L. Les Juifs lui dirent:
F. Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort.
L. Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite
pour signifier de quel genre de mort il allait mourir.
Alors Pilate rentra dans son palais, appela Jésus et lui dit:
A. Es-tu le roi des Juifs?
L. Jésus lui demanda:
- Dis-tu cela de toi-même,
ou bien parce que d’autres te l’ont dit?
L. Pilate répondit:
A. Est-ce que je suis Juif, moi? Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi: qu’as-tu donc fait?
L. Jésus déclara:
- Ma royauté ne vient pas de ce monde; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici.
L. Pilate lui dit:
A. Alors, tu es roi?
L. Jésus répondit:
- C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci: rendre témoignage à la vérité.
Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix.
L. Pilate lui dit:
A. Qu’est-ce que la vérité?
L. Après cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit:
A. Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.
Mais c’est la coutume chez vous que je relâche quelqu’un pour la Pâque: voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs?
L. Mais ils se mirent à crier:
F. Pas lui! Barabbas!
L. (Ce Barabbas était un bandit.)

[12]
Alors Pilate ordonna d’emmener Jésus pour le flageller. Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, et la lui mirent sur la tête; puis ils le revêtirent d’un manteau de pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient:
F. Honneur à toi, roi des Juifs!
L. Et ils le giflaient.

Pilate sortit de nouveau pour dire aux Juifs:
A. Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.
L. Alors Jésus sortit, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit:
A. Voici l’homme.
L. Quand ils le virent, les chefs des prêtres et les gardes se mirent à crier:
F. Crucifie-le! Crucifie-le!
L. Pilate leur dit:
A. Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.
L. Les Juifs lui répondirent:
F. Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est prétendu Fils de Dieu.
L. Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans son palais et dit à Jésus:
A. D’où es-tu?
L. Jésus ne lui fit aucune réponse.
Pilate lui dit alors:
A. Tu refuses de me parler, à moi? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher, et le pouvoir de te crucifier?
L. Jésus répondit:
- Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut; ainsi, celui qui m’a livré à toi est chargé d’un péché plus grave.
L. Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher; mais les Juifs se mirent à crier:
F. Si tu le relâches, tu n’es pas ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur.
L. En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors; il le fit asseoir sur une estrade à l’endroit qu’on appelle le Dallage (en hébreu: Gabbatha). C’était un vendredi, la veille de la Pâque, vers midi. Pilate dit aux Juifs:
A. Voici votre roi.
L. Alors ils crièrent:
F. À mort! À mort! crucifie-le!
L. Pilate leur dit:
A. Vais-je crucifier votre roi?
L. Les chefs des prêtres répondirent:
F. Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur.
L. Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié, et ils se saisirent de lui.

[13]
Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit en hébreu: Golgotha (nom qui se traduit «Calvaire», c’est-à-dire «Crâne»). Là, ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu.

Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix, avec cette inscription: Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. Comme on avait crucifié Jésus dans un endroit proche de la ville, beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, qui était libellé en hébreu, en latin et en grec. Alors les prêtres des Juifs dirent à Pilate:
F. Il ne fallait pas écrire: «Roi des Juifs»;
il fallait écrire: «Cet homme a dit: Je suis le roi des Juifs».
L. Pilate répondit:
A. Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.
L. Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits; ils en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux:
A. Ne la déchirons pas, tirons au sort celui qui l’aura.
L. Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture: Ils se sont partagé mes habits; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats.

[14]
Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère:
- Femme, voici ton fils.
L. Puis il dit au disciple:
- Voici ta mère.
L. Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

Après cela, sachant que désormais toutes choses étaient accomplies, et pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit:
- J’ai soif.
L. Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit:
- Tout est accompli.
L. Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

(minute de silence)

[15]
Comme c’était le vendredi, il ne fallait pas laisser des corps en croix durant le sabbat, (d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque). Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Des soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis du deuxième des condamnés que l’on avait crucifiés avec Jésus. Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

Celui qui a vu rend témoignage, afin que vous croyiez vous aussi. (Son témoignage est véridique et le Seigneur sait qu’il dit vrai.) Tout cela est arrivé afin que cette parole de l’Écriture s’accomplisse: Aucun de ses os ne sera brisé. Et un autre passage dit encore: Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.

Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret, par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème (celui qui la première fois était venu trouver Jésus pendant la nuit) vint lui aussi; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent le corps de Jésus, et ils l’enveloppèrent d’un linceul, en employant des aromates, selon la manière juive d’ensevelir les morts.

Près du lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait là un jardin, et dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore mis personne. Comme le sabbat des Juifs allait commencer, et que ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

mercredi 19 mars 2008

Semaine Sainte


Montréal, le Mercredi Saint, 19 mars 2008, midi

Je retranscris ici ce que j'ai reçu ce matin du site Évangile au Quotidien. Le commentaire du Saint-Père, sur l'Évangile, fournit du matériel de réflexion.

S'il existe encore des êtres, en 2008, pour affirmer ne point avoir la foi, ils peuvent la demander, et ils peuvent aussi demander que leur foi aille grandissant. Il demeure que le passage de Jésus-Christ sur terre constitue un fait historique et, s'il y a, aujourd'hui, des gens qui peuvent dire qu'ils ne croient pas en Dieu, ce n'est pas pour Lui-Même que Dieu a permis que Son Fils Jésus, vrai Dieu ET vrai homme, soit abandonné aux humains, mais parce que, s'Il ne l'avait pas permis et s'Il avait envoyé douze légions d'anges pour épargner à Jésus le supplice de la Croix, il y a longtemps que le monde L'aurait oublié. Donc, ce n'est pas à cause de la nature de Dieu que la Croix a été rendue nécessaire, mais à cause de la nature humaine. C'est là que nous ne pouvons faire la leçon à personne, ni à Pierre, ni à Judas, et que sitôt que nous avons la nature humaine, nous portons en nous, et la capacité de trahir, et la capacité de prier de ne jamais trahir. Quoi qu'il en soit, notre bonté n'est jamais le fait de notre petit mérite personnel, mais un reflet de l'immense bonté de Dieu, que nous n'avons qu'à demander, si nous désirons Lui ressembler.

Lien Internet: http://www.levangileauquotidien.org
Texte pour ce Mercredi Saint
Fête de saint Joseph, époux de la Vierge Marie

Commentaire du jour
Pape Benoît XVI: «L’un de vous va me livrer»

Lectures du jour

Psaume 69(68), 8-10.21-22.31.33-34.
C'est pour toi que j'endure l'insulte, que la honte me couvre le visage: je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. L'amour de ta maison m'a perdu; on t'insulte, et l'insulte retombe sur moi.

L'insulte m'a broyé le cœur, le mal est incurable; j'espérais un secours, mais en vain, des consolateurs, je n'en ai pas trouvé. À mon pain, ils ont mêlé du poison; quand j'avais soif, ils m'ont donné du vinaigre.

Et je louerai le nom de Dieu par un cantique, je vais le magnifier, lui
rendre grâces. Les pauvres l'ont vu, ils sont en fête: «Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu!» Car le Seigneur écoute les humbles, il n'oublie pas les siens emprisonnés.


Mt [Matthieu] 26,14-25
Alors, l'un des Douze, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres et leur dit: «Que voulez-vous me donner, si je vous le livre?» Ils lui proposèrent trente pièces d'argent. Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus: «Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal?»

Il leur dit: «Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui: 'Le Maître te fait dire: Mon temps est proche; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.'»

Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il leur déclara: «Amen, je vous le dis: l'un de vous va me livrer.» Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre: «Serait-ce moi, Seigneur?» Il leur répondit: «Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né!»

Judas, celui qui le livrait, prit la parole: «Rabbi, serait-ce moi?» Jésus lui répondit: «C'est toi qui l'as dit!»

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Commentaire du jour
Pape Benoît XVI
Audience générale du 18 octobre 2006 (trad. DC n° 2368 © Libreria Editrice Vaticana)

«L’un de vous va me livrer»

Pourquoi Judas a-t-il trahi Jésus? La question est l'objet de diverses hypothèses. Certains recourent au fait de sa cupidité; d'autres soutiennent une explication d'ordre messianique: Judas aurait été déçu de voir que Jésus n'insérait pas dans son programme la libération politico-militaire de son pays. En réalité, les textes évangéliques insistent sur un autre aspect: Jean dit expressément que «le démon a inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer» (Jn 13,2). Luc écrit de manière analogue: «Satan entra en Judas, appelé Iscariote, qui était au nombre des Douze» (Lc 22,3). De cette manière, on va au-delà des motivations historiques et on explique l'affaire d'après la responsabilité personnelle de Judas, qui céda misérablement à une tentation du Malin. La trahison de Judas demeure en tout cas un mystère. Jésus l'a traité d'ami (Mt 26,50) mais, dans ses invitations à le suivre sur la voie des Béatitudes, il n'a pas forcé les volontés et ne les a pas prémunies contre les tentations de Satan, respectant la liberté humaine.

Rappelons-nous que Pierre voulut lui aussi s'opposer à Jésus et à ce qui l'attendait à Jérusalem, mais il reçut un très vif reproche: «Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes!» (Mc 8,32-33). Après sa chute, Pierre s'est repenti et a trouvé pardon et grâce. Judas s'est lui aussi repenti, mais son repentir a dégénéré en désespoir et est ainsi devenu autodestruction. ... Gardons bien présentes deux choses. La première: Jésus respecte notre liberté. La seconde: Jésus attend notre disponibilité au repentir et à la conversion; il est riche en miséricorde et en pardon.

Du reste, quand nous pensons au rôle négatif joué par Judas, nous devons l'insérer dans la conduite supérieure des événements de la part de Dieu. Sa trahison a conduit Jésus à la mort, mais celui-ci a transformé cet horrible supplice en un espace d'amour salvifique et en remise de soi à son Père (Ga 2,20; Ep 5,2.25). Le verbe «trahir» est la traduction d'un mot grec qui signifie «remettre, livrer». Parfois, son sujet est même Dieu en personne: c'est lui qui par amour a «livré» Jésus pour nous tous (Rm 8,32). Dans son mystérieux projet salvifique, Dieu saisit le geste inexcusable de Judas comme occasion de don total du Fils pour la rédemption du monde.

Source: http://www.levangileauquotidien.org