vendredi 19 octobre 2007

Ragoût de la semaine

Le vendredi 19 octobre 2007, 13h Montréal Voici un peu à quoi j'ai pensé, ces derniers jours. Que la publicité télévisée manque gravement d'inspiration, car elle cherche à plaire à tout le monde et finit par ne plaire à personne. Une bonne optique serait probablement de présenter un produit en respectant la liberté du consommateur, au lieu d'essayer d'influencer ou, pire, d'essayer de séduire. Le nouveau spot publicitaire de la Sun Life me plaît bien; de même que celui de Wal-Mart où un jeune étudiant parle avec la mère d'un autre étudiant et la remercie d'avoir envoyé des biscuits, des croustilles, des jeans, une imprimante, etc. Il existe de plus en plus de messages publicitaires de type *faites ceci*, *ne faites pas cela*, pour lesquels je coupe le son. Achetez-vous telle puissante voiture, mais n'allez pas trop vite. Faites la fête et buvez, mais faites attention. Adonnez-vous au jeu de hasard, mais n'en devenez point esclave. Cela ressemble aux recommandations de l'Évangile, mais sans amour. L'Évangile avait au moins le mérite de n'avoir rien à vendre et de n'être point hypocrite. Si vous aimez la lecture et y réservez quelques heures par semaine, je recommande fortement l'ouvrage de Georges Bernanos, intitulé «La Liberté Pour Quoi Faire». Je m'en suis fait une archive, vers 2002, et en reparlerai peut-être, au gré de l'énergie, du temps libre et de l'inspiration. La publicité pour le vaccin Gardasil me donne de très mauvais frissons. Si, à l'âge de 10, 12 ans!, l'on a gros comme ça de raison de craindre qu'une séance à l'horizontale, avec un parfait inconnu, soit cause d'une infection de HPV (la publicité que j'aie vue était en anglais), peut-être vaudrait-il mieux faire plus ample connaissance, avant de courir de risques. Comme je l'ai écrit dans un autre texte, sur mon site, c'est vraiment le monde renversé lorsqu'on dit à quelqu'un: je te permets de contaminer mon âme, mais je ne te prêterais pas ma voiture, je ne te permets pas de fouiller dans mes tiroirs, je ne te permets pas de te servir dans mon frigo et je ne te confierais pas de lettre importante à poster. La jeune porte-parole, pour ce message publicitaire, pour promouvoir le produit, affirme que la plus importante raison est que *I'm smart*. Il serait nettement plus *smart* de «Gardasil-distances», quand le sujet n'est pas suffisamment connu pour inspirer confiance. Autre chose qui m'est revenu, par intervalles, cette semaine: Tout être humain cherche, d'abord et avant tout, quelqu'un qui est de son bord et dont tout le comportement signifie: Il m'est doux d'être avec toi, j'apprécie ton existence et j'éprouve beaucoup de reconnaissance d'avoir la chance de te connaître et que tu sois dans le monde; le monde est plus beau parce que tu en fais partie et, à ce titre, je veux te faire le plus de bien possible. Même ayant tout le reste, s'il n'existe pas au moins une personne pour rendre grâces de notre existence, il est beaucoup plus difficile d'être heureux. Nous croisons quotidiennement des gens qui font une différence pour le mieux et qui, par leur présence, par leur manière d'être, apportent à notre monde plus de beauté, plus de bonté, plus de bienveillance. Je ne connais personne qui n'aime se sentir utile, principalement en ce qu'il connaît le mieux, car c'est en cela que l'on peut servir avec le plus de joie. Il suffit parfois d'une seule phrase ou d'un seul sourire, en temps opportun, pour sauver une vie. Je crois que pour beaucoup, le pire sentiment est de se sentir oublié, seul au monde, et que le meilleur sentiment est de se sentir aimé, entouré. Ce ne sont ni l'argent, ni la sexualité, ni le pouvoir, qui devraient déterminer si quelqu'un se sent aimé, mais le caractère sacré, universel et précieux du principe de vie (âme), en chacun de nous. Ce que j'aime connaître des gens est à quoi ils pensent, quand ils prennent un moment et soupirent en regardant entre les nuages.