lundi 26 octobre 2009

Élections municipales à Montréal

Le lundi 26 octobre 2009
Il serait peut-être sage de reporter les élections municipales, à Montréal, à une date où nous pourrons faire un choix responsable.  Le prochain Maire de Montréal devrait être né ici et aimer de tout son cœur sa ville.  Né à Ottawa, Gérald Tremblay peut se sentir chez lui à Montréal, mais n'a pas la sorte d'amour, ni d'appartenance que pouvait avoir, par exemple, Jean Drapeau, pour en nommer un qui était bel et bien d'ici et qui travaillait dix-sept heures par jour pour que nous puissions être fiers de notre ville.
Le meilleur maire, dans l'état actuel des choses, serait peut-être l'entrepreneur de construction qui bâtit les plus solides maisons et dont la compagnie a bonne réputation, mais pourrions-nous lui demander de réfléchir, d'aimer le travail intellectuel, en plus d'être irréprochable à tous points de vue?
Cette affaire de mairets de quartier est un échec total.  Je n'éprouverais, pour ma part, aucune fierté à être mairet d'arrondissement, avec uniquement un titre, mais pratiquement aucun pouvoir pour agir concrètement en mon milieu.
Quand, en 2006, j'ai remarqué que les pigeons, en ce quartier, proliféraient, et que j'ai écrit au mairet d'arrondissement, à ce sujet, tout ce que j'ai réussi à obtenir a été un dépliant en pdf, où l'on faisait mention d'amendes beaucoup trop faibles pour servir de dissuasif aux tarés qui nourrissent, et écureuils, et goélands, et pigeons.  Quelque pion de bureau m'a écrit qu'il était important de *bien orienter* notre action, sans rien suggérer de concret.  Ma manière personnelle de bien orienter notre action a été de m'imposer bon nombre d'heures de surveillance, de manière à découvrir qui jetait du pain ou d'autre nourriture, ensuite d'aborder directement ces gens, de leur remettre un dépliant de la Ville et de leur dire que si je les revoyais nourrir les pigeons, je prendrais leur photo et les dénoncerais à la Ville.  Quand il n'y a pas de surveillance, existe-t-il d'autre manière de faire comprendre à ces innocents que leur comportement est nuisible?  
Nous avions, jusque vers 2006, un poste de police, rue Prince-Arthur.  Nous nous sommes fait voler notre poste de police, qui est allé s'établir rue Rachel, alors qu'il eût fallu en ajouter un, au lieu d'en déménager un.  Depuis ce temps, l'avenue du Parc est devenue une autoroute, un parc industriel, avec dépotoir en prime.  Il n'y a pas moyen de vivre en paix, et encore ce matin, avant 7 heures, il y avait des voitures en attente au feu rouge, tout près, avec forte percussion de basses de système de son.  S'il y avait la moindre surveillance, les automobilistes ne s'en permettraient pas tant, et cela ne se produit pas uniquement le matin, en semaine, mais c'est rendu que même le dimanche matin, il y a des gens qui, prenant le dimanche pour un second samedi, ce qu'il n'a pas d'affaire à être, ne se contentent pas d'écouter leur musique préférée, mais se sentent comme en mission d'imposer leur choix à tout un voisinage qui est pourtant à 80% résidentiel.  
Depuis juin dernier, j'ai pris non moins de six mille photos numériques, dont la plupart sont de gros camions, et on dirait qu'il y en a de plus en plus, de plus en plus gros, dont les conducteurs ont assez peu de respect envers ce quartier, à 80% résidentiel, je le redis, qu'ils s'arrêtent devant l'église pour prendre leur goûter de midi, moteur en marche, parfois jusqu'à 45 minutes chacun.  Certains jettent sur la chaussée des bouts de papier, des branches de céleri, enfin, tout ce qui, dans leur goûter, ne leur convient pas.
La Ville n'exerce aucune pression sur les propriétaires qui négligent leurs terrains, de sorte qu'il s'y entasse toutes sortes de déchets, ce qui à son tour incite au flânage.  Il n'est pas rare que des groupes d'étudiants s'arrêtent sur le trottoir, bloquant le passage, pour parler fort, crier, se montrer des messages texto sur leurs cellulaires, et jeter qui sa bouteille vide d'eau de source, qui un emballage de sous-marin Subway, qui un emballage de tablette granola, etc.  
Ces jours-ci, une publicité diffusée à Corus Sports, CKAC-730 AM, invite les piétons à traverser *au bon endroit, au bon moment*.  Comme si c'était là le plus grave problème auquel nous nous heurtons, alors qu'il y a beaucoup d'autres incivilités qui passent totalement inaperçues et qui font beaucoup de bruit, empêchent les gens de dormir, empêchent les gens de penser, de travailler et de donner leur pleine mesure.  Les uniques moments de détente que j'ai réussi à arracher, depuis trop longtemps (au moins deux ans), ont été ceux où je syntonise la chronique d'un match de hockey, à Corus Sports toujours.  Pendant que j'ai sur les oreilles le casque d'écoute du baladeur radio, je parviens à abstraire tous ces systèmes de son de voiture, tous ces gros camions et tous ces jeunes qui crient dans la rue sans raisonner que si nous, on allait crier devant chez eux, ils n'en seraient pas du tout contents.
Avec tout ce que nous avons entendu ces derniers jours, je commence à comprendre pourquoi la Police n'a rien à répondre quand je l'informe qu'au moins quinze véhicules par jour font demi-tour devant chez nous, alors qu'il y a une belle ligne jaune qui divise en deux la chaussée et qui est censée représenter une interdiction de faire demi-tour.  Le hic est que lorsqu'on permet trop de petites incivilités, l'on finit par en avoir de bien plus graves à policer, tandis qu'en surveillant davantage et en imposant des contraventions à qui jette des ordures, à qui nourrit les pigeons, à qui fait demi-tour là où c'est interdit, les citoyens reçoivent cinq sur cinq le message qu'ils ne peuvent pas faire n'importe quoi et que leur Ville tient à conserver bonne réputation.
Un animateur de télévision a dit un jour que, pour chaque rat que l'on voit, il y en a cinquante autres, que l'on ne voit pas.  Les affaires d'interminables et super bruyants camions, les affaires de demi-tour devant nos maisons, les affaires de jeter des ordures partout, les affaires de régler son système de son à méga-basses et d'imposer sa musique à tout un quartier, à raison de deux ou trois véhicules par peloton, du matin jusqu'à tard dans la nuit, pourraient sembler anodines, dans une grande ville où, selon ce que j'ai entendu hier soir à Tout le Monde en Parle, le crime organisé est installé, mais lorsqu'on tolère trop de petites choses, l'on finit par avoir de bien plus graves problèmes à régler, et c'est exactement ce que j'ai observé, par ici, depuis deux ou trois ans.
La fierté d'être Montréalais a beaucoup diminué, du moins, en ce quartier, et je ne pense pas que c'est en changeant de Maire que nous allons remédier à la situation, car le puits est empoisonné, de sorte que la première mesure à prendre devrait être une bonne enquête publique, suivie d'un bon nettoyage au jet à pression, s'il le faut, ensuite nous donner un Maire qui aura, et l'amour, et l'appartenance, de manière à enrayer le désordre social et à nous rendre notre fierté.
En terminant, j'aimerais demander aux étrangers qui viennent chez nous, en quête de paix sociale et de prospérité, se demandent comment ils aimeraient que nous traitions leur maison à eux, et de ne rien faire qui enlaidisse notre Ville, que nous aimons et que nous souhaitons voir respecter.  Si j'avaisl'intention de m'établir à Rome, je m'attendrais d'avance à apprendre l'italien, à adopter certaines coutumes romaines qui ne sont pas nécessairement les mêmes que les usages montréalais, et à demander conseil à quelque romain de naissance, en cas de doute quant à la bonne manière de se comporter là-bas.  Ainsi, si quelqu'un souhaite s'établir ici, il devrait tout naturellement être disposé à apprendre le français, à jeter ses ordures chez soi, à adopter, en public, un comportement civilisé, c'est-à-dire éviter d'agresser les autres en parlant fort, en bloquant le passage, en mangeant dans la rue, et à demander conseil à quelque montréalais de naissance, en cas de doute quant à la bonne manière de se comporter ici.
Je prévois me rendre aux urnes, dimanche prochain, mais il est fort probable que j'annule mon vote en cochant toutes les cases, car un simple changement de personne, si rien d'autre ne change à la mairie, ne donnera rien qui vaille.
Soit dit en passant, le dimanche n'est pas un second samedi et j'ai un gros problème avec une élection, particulièrement celle-ci, qui se tient le jour de la Toussaint, et un dimanche, en plus.  Les jours d'élection devraient être n'importe quel jour, sauf le dimanche.  Déjà bien assez qu'il n'y a plus moyen de dormir, le samedi soir, vers minuit, en raison de toute la circulation qui passe ici, et que certains dimanches, l'on se voit imposer une heure de pointe supplémentaire, tout ça pour un match de football au Stade Percival Molson, alors que nous aurions gravement besoin de silence, après six jours de bruit quasi continuel.  Encore là, le mairet de quartier a apposé sa signature à un document autorisant l'aménagement de cinq mille sièges supplémentaires, à ce même stade, mais ce n'est pas le mairet de quartier qui devra vivre avec ça, vu que ledit mairet de quartier prévoit se faire élire ailleurs, mais nous qui, après avoir supporté tout le vacarme et toute la poussière accompagnant la démolition de l'échangeur Du Parc/Des Pins, ne détesterions pas voir la qualité de vie s'améliorer, au lieu de diminuer de jour en jour.
J'aimerais voir l'un ou l'autre élu municipal essayer de vivre ici deux semaines ...  après deux ou trois mauvaises soirées sans possibilité de se détendre, et deux ou trois mauvaises nuits, en conséquence de ce qui précède, ils n'auraient de cesse de regagner leur petit condo cossu, tout neuf, insonorisé au max.  J'ai écrit au mairet de quartier, récemment, à ce sujet, disant que lorsqu'une Ville manque de respect à ses citoyens, tôt ou tard elle les verra se manquer de respect entre eux, et c'est exactement ce qui est en train de se passer.
Si, comme moi, vous êtes de Montréal, allez voter, de grâce, que l'on ne puisse vous accuser de lâcheté; ou dire que les Québécois sont bien bons pour chiâler, mais gros zéros pour agir, mais annulez votre vote, pour envoyer un message bien clair que la fierté montréalaise est au plus bas et que vous souhaitez qu'il se fasse un grand ménage, et au plus tôt.
Dire qu'on regarde d'autres pays, par exemple l'Iraq, et qu'en raison de la fierté que nous avons déjà ressentie, et à laquelle le Maire Drapeau nous avait habitués, l'on se croit autorisés à secouer la tête et à plaindre ces pauvres gens d'être gouvernés par un régime corrompu, alors qu'on a cinquante rats dans notre cour, avec un seul de visible et quarante-neuf autres qui grignotent sous la galerie ...

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